Deviens ce que tu es, c'est à dire ce que tu n'es pas encore

"Deviens ce que tu es, c'est-à-dire ce que tu n’es pas encore". C’est ce qu’il y avait d’écrit sur les murs de ma chambre, entre deux posters de Buffy, the Vampire slayer et de son ami Angel. C’est Nietzsche qui avait écrit ça, surement au coin d’une table, entre deux céphalées. Quand j’étais ado, Nietzsche c’était un peu comme mon héros. Car en plus d’avoir écrit cette phrase qui me tortura l’esprit pendant des années entières (et qui continue aussi parfois aujourd’hui), il avait aussi dit : "Dieu est mort". Pour une extrémiste de la non-croyance en Dieu comme moi, vous comprendrez facilement pourquoi Nietzsche est devenu mon héros.
"Deviens ce que tu es, c'est-à-dire ce que tu n’es pas encore".
Le crédo de mon adolescence. Le leitmotiv de mes pensées adolescentes.
Mais, si cette idée de changement ne me quittait que rarement, j’étais loin d’imaginer que mon cerveau serait toujours dans un état proche du néant aujourd’hui encore.
Dimanche soir, Romain Duris nous confiait qu’il n’était pas un, mais plusieurs. Et comme lui, je suis un vrai bordel. Un bordel, qui au fil des années ne fait que s’accroître.
En fonction des gens que je croise, des situations que je vis, des sentiments que j’éprouve, des questions que je me pose, j’accumule. J’accumule tout ça, sans vraiment prendre la peine de ranger. Je ne suis pas un. Je suis plusieurs. Je suis un vrai bordel.
Si en devenant ce que je n’étais pas, je suis devenue un vrai bordel, je remercie Nietzsche d’avoir provoqué en moi tout un tas de questions qui restent sans réponse.

Qui suis-je ?

4 commentaire(s):

zofia a dit…

Il y a un temps, j'ai aussi écris "je suis un vrai bordel" parce que L'auberge espagnole a été pour moi une sorte de révélation.
Et cette phrase de Nietzsche reste très motivante, même si nos questions restent sans réponse. Je préfère devenir ce que je ne suis pas encore. Cela laisse le choix de bien se choisir.

Aecia a dit…

Oui.
Mais, est-ce qu'on se choisit vraiment?
Quand j'étais ado, j'étais assez sûre de moi, dans le sens où je n'ai jamais trop rien remis en question. Pas de révolte contre les parents, par exemple.
Et là, j'ai l'impression que ce que je suis devenue est bien en plus en bordel que la "moi" qui lisait Nietzsche en se levant le matin. ^^
Du coup, même si ça laisse la porte ouverte à beaucoup de possibilités, ça laisse aussi la porte ouverte à une impression de régression. (en clair, j'ai l'impression de faire ma crise d'ado haha)

zofia a dit…

Je crois qu'il y a toujours une part de choix. Il a des choses qu'on ne peut pas choisir mais certaines oui. A mon avis, tu ne régresses pas. Tu te poses juste plus de questions qu'à ta période ado. C'est franchement pas grave. A la limite, je trouve que c'est une bonne chose. Parce que tu es plus à même de réfléchir posément que quand tu étais ado.

Aecia a dit…

Autant d'espoir fait plaisir à lire ^^
Vive la crise d'ado :D

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