Tordu comme un boomerang

Je m’y attendais, mais en même temps je n’avais pas envie d’y croire. Faut croire, que j’ai gardé un côté bisounours et naïf, dans le fond. Je pensais que je pourrais continuer à écrire, que j’étais encore libre et que j’arriverais à jongler avec la censure. Ma censure. Ce que j’avais le droit de dire, et le reste.
Je pensais aussi que mon second degré, mon humour noir et cynique et le recul que je peux avoir concernant certaines situations c’était mon truc à moi. J’ai du me planter. Je pensais que c’était pour ça que j’avais des lecteurs, qu’elle aimait me lire. J’ai du me planter aussi.
Chaque mot que je couche sur ce papier virtuel, que je publie sur ce blog me revient chaque fois en pleine gueule. Comme un boomerang. Un boomerang mal contrôlé.
J’arrête là. Je vais ailleurs, voir si j’y suis et si vous y êtes aussi.

C’est une histoire de dingue, une histoire bête à pleurer.


PS: Seuls celles et ceux qui me contacteront par mail auront la suite.

GJ2GA

A 16 ans ! (c’est le titre. Oui, je titrais déjà mes textes. Fabuleux, hein ?)

Que doit-on faire quand on a 16 ans ? De quoi doit-on rêver : boulot ou garçon ? (je faisais déjà dans la question rhétorique inutile, puisque rhétorique). Je ne le sais pas, c’est pour ça que je vous pose la question. (J’avais déjà dans l’idée d’écrire pour des lecteurs, hum.)
A vrai dire, je n’ai que 16 ans –bientôt 17- (la précision est de mise chez moi) et c’est normal de se poser des questions, mais pendant combien de temps ??? (Là, j’essaie de me rassurer, mais en même temps je m’inquiète quand même)
Je suis à une période de ma vie assez difficile (là, je me pose en victime, comme souvent d’ailleurs) : stress du lycée, envie de sortir avec des garçons, envie d’avoir de l’argent, faire des sorties avec une bande de super amis (Melrose Place, je vous dis) ; mais moi de tout ça… mais moi, je n’ai rien de tout ça ?!? (J’essayais déjà de faire joujou avec les mots, mais ça rendait mal)
(Le passage que vous connaissez tous maintenant) Je n’ai pas de buts dans la vie ; ah, si, mon but dans la vie –ou du moins aujourd’hui- c’est d’écrire des romans, des nouvelles et peut-être même que ça me permettra de rencontrer l’Amour. (On y vient) Je suis peut-être trop jeune pour parler d’Amour (je le pense encore parfois) mais à ces choses il n’y a pas d’âges (hum, je me rassure encore). Dès la plus jeune époque de notre vie (là j’essaie de faire genre je suis douée avec les mots, je fais des belles phrases, mais que nenni) on pense à l’Amour : l’Amour de nos parents, du petit garçon qui est dans notre classe à l’âge de 3 ans (il s’appelait Sébastien), au plus grand garçon de 13 à 18 ans (c’est très hiérarchisé chez moi, hein ?) et à partir de la majorité on pense à se stabiliser et à trouver le Grand Joli Garçon pour vivre le Grand Amour ; le code c’est GJ2GA !

J’ai même pas honte. Enfin…
Au final, des garçons dans ma vie, y’en a pas eu tant que ça et le code GJ2GA, je l’ai vite oublié.
Sébastien, à part lui offrir un dessin avec un ours en peluche dessus, je n’ai rien fait avec lui. Je me suis quand même bien débrouillée, parce que lui pour me prouver son amour éternel, il m’avait offert une bague. Si on y réfléchit bien, un dessin contre une bague. Je gagne.
Ensuite, y’a eu Anthony. Avec lui j’ai fait bisou-bisou dans le bus lors d’une sortie scolaire et après je l’ai oublié. Ouais, on n’était plus dans la même classe, et manifestement ce changement a eu raison de mon amour pour lui. L’an dernier il m’a proposé de bosser avec lui sur un projet culturel, mais j’ai refusé. Vous comprenez bien qu’on ne peut pas mélanger sexe et boulot. Hum.
Anthony, c’était au CP. Et j’ai attendu toute ma primaire (lorgnant sur l’athlétique Jérôme) et de ne plus avoir d’appareil dentaire pour accrocher Laurent à mon tableau de chasse.
Laurent c’était le frère d’une de mes amies de l’époque. Je ne suis pas allée le chercher trop loin celui-là, mais je l’aimais bien. Il me faisait rire et sentait bon. Ça n’a pas duré parce que je ne voulais pas lui tenir la main dans la cour du collège et qu’il n’arrivait pas trop à savoir ce que je ressentais pour lui. Aujourd’hui, il a une gamine de 4 ans et je suis contente de ne pas en être la mère.
Au lycée, y’avait Nicolas, avec qui je jouais au basket les dimanches après-midi. Un jour qu’il était chez moi, c’était super électrique entre nous : on a voulu prendre la souris en même temps. Un grand moment. Puis, quand je lui passais de la citronnelle sur le dos pour pas qu’il se fasse piquer par les moustiques c’était intense aussi. Je l’ai viré de mes amis FB parce qu’il me gonflait avec ses protéines et son poulet froid le matin. Moi, les bouffeurs de créatine j’en ai un peu rien à foutre.
Après, j’ai eu mon premier job d’été et la première fois que je sentais que j’intéressais vraiment quelqu’un. Sylvain. Sylvain aurait pu être le GJ2GA. Il était grand et pas trop moche, mais quand il m’a demandé le premier soir si je suçais (sic) et que j’ai répondu non, il a reconsidéré notre relation.
La deuxième année au camping, j’ai rencontré Joachim, qui me faisait des chatouilles dans le dos et qui voulait que j’aille à la plage avec lui et ses gosses et y’a eu Sébastien (non pas celui qui m’a offert une bague). Je crois que Sébastien était sexuellement désespéré et que c’est pour ça qu’il a tenté avec moi. De mon côté, j’étais trop gentille et je n’ai pas pu lui refusé un diner. Sébastien n’a rien tenté, mais il voyait bien que mon regard me trahissait et que tout serait possible. Hum. Le lendemain, j’ai dû lui envoyer un sms pour calmer ses ardeurs, après quoi il a dit à tout le monde que c’était moi qui lui avais fait des avances. Les gars qui sont plus petits que moi, qui portent des Atemis (trop serrées) et des chemises à fleurs, très peu pour moi. Merci.
Et enfin, y’a eu Taylor, à mon retour d’Amsterdam. On bossait ensemble le matin sur les plages et tel un gentleman qu’il n’est pas, il portait les sacs lourds. On rigolait bien, et je l’avoue, j’avais une certaine affection pour lui. Taylor c’était un peu l’exotisme des îles avec son accent créole et ses cheveux crépus. J’avais refusé ses invitations tout l’été et par un samedi de septembre je me suis dit que je pouvais bien lui accorder mon après-midi. A se bécoter sur un banc public. Après ça, se sont écoulés 8 mois sans que j’aie de ses nouvelles, puis un jour, il m’appelle. Il était 7heures du matin et il m’a appelée « ma puce ». C’était trop pour moi, je lui ai dit d’aller se faire voir.
Après Taylor, je me suis dit qu’il serait quand même temps d’arrêter les frais pour rien. Et j’ai bien fait.

You are the splinter in my vains

Chaque fois c’est la même chose. Chaque fois que je le vois, je suis en vrac après. Je suis en colère et énervée contre tous. Contre lui et la putain de vie qu’il m’a offerte.
Je lui en veux. Je lui en veux. Je lui en veux.
Et il ne le sait pas. Il ne le sait pas parce que je ne lui ai jamais dit. Parce que j’ai toujours essayé de faire bonne figure. Avant c’était pour ma sœur. Maintenant c’est pour avoir bonne conscience, quand j’encaisse le chèque à la fin du mois.
Je suis pourrie de l’intérieur, je cherche mon intérêt dans l’histoire. Comme lui.
Je ne voulais pas lui ressembler. Je ne voulais rien de lui. Puis il est là. Dans l’ombre. Dans le reflet du miroir. Près à ressortir à chaque instant.
Putain. Putain de lui.
Ce soir je suis en vrac. Et c’est de sa faute.

London Calling

Au début j’étais partie pour écrire cet article en Anglais, je l’avais même dit à W. Mais une fois devant ma page blanche et ma première phrase écrite, je ne savais plus quoi raconter. Pourtant, écrire en Anglais a été mon quotidien pendant à peu près 5 ans, avec une augmentation de l’intensité (cette phrase ne veut absolument rien dire, mais « dès que le vent soufflera je repartira » non plus, pourtant personne n’a jamais rien dit à Renaud que je sache) pendant mon séjour à Amsterdam. (Non, je ne le dirai jamais assez, que j’ai fait un séjour Erasmus chez les Bataves ; et tant que ce blog je tiendrai, d’Amsterdam je parlerai)
Donc, comme j’ai bloqué à la première phrase et que je sais qu’une partie de mon lectorat comprend l’Anglais comme je comprends l’Ouzbek, je me suis dit que l’article en Anglais ça serait pour plus tard, genre à mon retour de vacances (parce que j’aurai entendu que ça pendant une semaine) ou alors un soir de biture (parce que je trouverai ça fun d’écrire en Anglais).
Bref.
Ce voyage-là était mal parti. Une fois je peux partir, le lendemain tout se modifie à la fac, donc tout est remis en question et ça, jusqu’à la semaine dernière où j’ai enfin su que je serai libre la semaine du 13. Donc, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. On va prendre les billets en agence, où Nadine nous choisit les billets les moins chers du marché du billet pour Londres, on raconte deux trois conneries, et quand elle nous demande si on a déjà réservé l’hôtel (oui, Nadine se souciait même d’où on allait dormir), je lui réponds « Oh, ben non, nous, on dort dehors ». Ouais, ben j’aurais mieux fait de la fermer, voyez-vous. Parce que j’ai galéré comme une huitre au soleil pour trouver un hôtel pas trop cher et pas trop loin du centre et potable aussi. Oui, non parce que des hôtels pas trop chers y’en avait plusieurs, mais je n’avais pas forcément envie de dormir dans le placard à balais sous la réception. Et je sais que ma sœur et Last_Aerials qui m’accompagnent, non plus.
Je réussis finalement à trouver un hôtel qui a l’air correct (mais un peu excentré) dans la soirée et aujourd’hui, alors que je voulais retirer de l’argent pour faire le remake de Pretty Woman, j’ai dû aller à l’agence du centre commercial (un samedi après-midi, je ne raconte donc pas le bordel dans lequel j’étais pour atteindre le parking, me garer et sortir du parking) pour au final retirer la moitié de ce que je voulais initialement. Ne pas avoir d’argent c’est un compte, mais ne pas pouvoir utiliser celui qu’on a est simplement frustrant.
Je ne sais pas trop, j’espère que ce ne sont que des emmerdes d’avant départ et qu’une fois sur place tout sera finger in the nose.
Tout ça pour dire que l’histoire du « Grand Joli Garçon pour vivre le Grand Amour (dont le code est GJ2GA) » ça sera pour la semaine d’après. Je fais dans le teasing, un peu pour que vous ne m’oubliez pas pendant une semaine, hein.
Je vous embrasse mes Loulous (oui, je suis d’humeur affectueuse aujourd’hui) et see you next week.

S'en aller, suivre des lueurs

Le master que je suis sur le point de terminer (tant bien que mal) m’aura fait chier jusqu’au bout. Le master que j’aimerais commencer m’aura fait chier dès le début.
Moi, j’avais juste envie de m’en aller. J’avais juste envie de traverser La Manche par le sous sol et voir comment c’est chez les Anglais. Je voulais faire la touriste de base, manger n’importe quoi, n’importe quand. Prendre en photo les panneaux de signalisation et les pavés. Putain, je voulais même le t-shirt « I love London ».
Je voulais savoir où était Oxford Street.
Là, j’ai juste envie de pleurer.
Pour le moment, rien ne m’empêche vraiment d’y aller, mais tout ne se trame pas comme je l’aimerais. Je ne sais pas quand je soutiendrai mon mémoire (ça fait juste 5 jours que j’ai envoyé un premier mail à ma prof, que j’ai relancée samedi matin), ni si je suis prise au master pour lequel je postule (je le saurai après le 13) et encore moins si je serai convoquée à un entretien. (Sachant que la rentrée est le 27)
Je pourrais leur faire un grand Fuck et partir quand même. Je pourrais aussi leur envoyer un mail en leur expliquant, point par point, pourquoi tous les étudiants se barrent et pourquoi chaque année ils doivent revoir les maquettes des masters parce qu’ils sont en manque d’effectifs.

Moi, j’avais juste envie de visiter Montmartre et allez chez Michou.

J'voudrais fumer une cigarette, mais y'a plus d'soufre sur l'allumette

Quand j’avais 16 ans, j’ai écrit un espèce de texte rempli de questions sans vraiment de réponses. Je disais que j’étais à une « période de ma vie assez difficile » (le stress du lycée, vous comprenez). Puis au milieu de tout ça, j’ai lu « Je n’ai pas de buts dans la vie ; ah, si, mon but dans la vie – ou du moins aujourd’hui – c’est d’écrire des romans, des nouvelles […] » (après je suis partie dans un délire sur le « Grand Amour », avec un « Grand Joli Garçon »)(Je ne sais pas encore si vous avez le droit de vous moquer).
Ce texte-là, je l’avais oublié. Il est ressorti un soir que je rangeais, ou que je fouillais dans mon passé, ou les deux. Il est ressorti et je l’ai lu en me disant que ce que j’avais écrit avant et après ce passage c’était de la grosse merde. Mais que ce passage-là précisément était encore d’actualité. 6 putains d’années plus tard.
Si vous me demandez comment je me vois dans ma période adulte, je vous répondrai inlassablement que je ne me vois pas. Je ne me projette pas. Mais en fait, chaque fois que je le fais, je me vois en train d’écrire. Derrière mon écran d’ordi à noircir des pages et des pages de traitement de texte.
Je sais que sur la toile (et pas que) se cachent des centaines d’auteurs en puissance, bien plus doués que moi. Mais moi, moi j’ai l’impression que je ne sais faire que ça.
Alors oui, j’arriverai à m’adapter plus ou moins bien à autre chose. Mais j’ai cette sensation que c’est l’écriture qui me fera tenir, voire même avancer. Et quand je ne publie pas ici, des dizaines de feuillets libres sont noircis, des dizaines de pages Word remplissent mes documents.
J’ai envie d’écrire, mais je n’ai pas forcément envie de le faire que pour moi.
J’ai envie d’écrire et j’ai envie d’être lue.