Parfois quand je déprime grave et que ma vie n’est que néant et damnation (j’exagère à peine) je me dis que si mon cerveau tournait un peu moins vite, je serais un peu plus jouasse plus souvent. Ou du moins (parce qu’en fait, je suis jouasse plus souvent que ce que je le dis) si mon cerveau tournait un peu moins vite, je ne me prendrais pas la tête toute seule pour des broutilles. La vie serait plus simple. Tout coulerait comme dans la pub pour l’épilateur électrique dernière génération. Parfois, j’aimerais être cette jambe lisse sur laquelle glisse un voile léger et soyeux. Ouais, j’aimerais être lisse. J’aimerais être lisse et ne pas avoir de scrupules à appeler ma fille Laly. Laly, c’est pas super moche comme prénom, mais bon, ça fait actrice de films pornos. Oui, bon, Laly, c’est aussi la super copine d’Hélène dans Hélène et les garçons, mais entre nous, je ne suis pas sûre que les gens pensent de suite à cette série. D’ailleurs, je crois que y’avait que moi qui regardait les rediffusions sur NRJ12 et ça doit être pour ça qu’ils ont arrêté de la programmer.
Bref, Hélène et les garçons c’est bien, mais ce n’est pas le sujet.
Je disais qu’en fait, parfois j’aimerais avoir un peu plus de cerveau disponible pour Coca. J’aimerais être triste que TF1 ne diffuse plus Star Academy, j’aimerais aussi pouvoir suivre une quotidienne entière de Dilemme et ne pas trouver ça choquant de voir une fille être en laisse toute la journée.
Parfois, je me dis que si j’avais vraiment été nulle en maths, je n’aurais pas pu continuer jusqu’en master (ou du moins jusqu’au bac, parce qu’à la fac, je n’ai pas été super bête, j’ai pris la filière sans maths) (faut que je pense à arrêter de faire des parenthèses très longues, j’en perds le fil de mon histoire.) Donc, je disais que si j’avais été très nulle en maths, j’aurais suivi une filière pro et puis à la fin j’aurais eu un job. Mon master ne me sert pas à grand-chose, sauf briller dans les trains et s’entendre dire « Je ne sais pas ce que c’est exactement, mais ça en jette ». Moi non plus, je n’ai jamais trop bien compris le principe de ce master, tout ce que je sais c’est que c’est loin d’en jeter. Ou alors, si, les étudiants par la fenêtre. Mais, comme je n’ai pas l’intention de me défenestrer (j’attends encore un peu pour ça), je brille. C’est plutôt cool de briller, mais bon, ça fait pas tout non plus. Et là, je me sens un peu comme Paris Hilton, à entasser les diplômes de l’enseignement supérieur comme elle enchaine les émissions de télé-réalité ou les cuites.
Puis, quand j’ai fini de déprimer, je me dis que je préfère trouver à redire. Je préfère savoir, même si ça ne laisse pas mes jambes lisses.
Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière.