Then if I'm weird I want to share

Depuis que je partage ma couette avec une fille, tout a changé. Mais rien n’est vraiment différent non plus. Enfin, rien n’est différent pour moi, pas sûre que ça soit le cas pour tout le monde. Et je sens bien qu’un jour je deviendrai LA lesbienne du groupe, comme mon blog –jadis blog de fille- devenu blog lesbien. Il a même eu le droit à son entrée sur lezspace. Le chanceux. Dire que je me fous que mon blog soit référencé quelque part serait vous mentir, parce que dans le fond il est plus exposé, et je n’écris pas pour moi, mais pour être lue, sinon je ne tiendrais pas un blog, mais un journal intime avec cadenas à la clé.
Bref.
Au début, voir mon blog sur ce site m’a rendue jouasse, avant que je réalise en fait que je m’en foutais. Il pourrait être répertorié dans la catégorie « photos de vacances » que ça serait pareil pour moi. Mon blog est avant tout la retranscription plus ou moins fidèle du bordel qui règne dans mon cerveau. Alors oui, ça fait la fille qui râle, mais ça fait aussi la fille qui est un peu mal à l’aise avec tout ça. Et oui, c’est agréable de pouvoir dire "j’ai lu Les filles ont la peau douce" et voir que ça parle à l’interlocutrice, mais c’est tout, parce que ma vie n’est pas que ma sexualité et parce que même si je l’assume très bien, je n’ai pas envie de la revendiquer. Elle reste là où elle est bien : dans mon lit. C’est peut-être lâche ou se voiler la face (sur je ne sais pas quoi), mais je m’en fous parce que je n’en ai pas, de face. Je suis une lopette. Je suis une lopette et ça, je l’assume et le revendique. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Alors, même si dans le fond je suis impressionnée par ces butchs au comptoir qui ont l’air de tout revendiquer, je suis bien mieux installée au fond de la salle, à observer.
Et je me dis que finalement, si ça vous va de coller une étiquette à mon blog (et de stigmatiser au passage une différence qui n’est pas si évidente) alors ça me va aussi.

Moi je vais comme un assassin en campagne

A chaque fois que je reviens chez moi après un petit moment d’absence, je fais le tour des pièces pour voir si y’a rien de nouveau. Et quand j’arrive dans ma chambre, je m’attends toujours à avoir beaucoup de courrier, ou mieux un cadeau. Je l’ai toujours fait. Même petite, j’attendais toujours un truc pour moi à la fin des vacances, même si mes parents étaient avec moi.
Si je vous raconte tout ça, c’est parce que quand je suis revenue de Montpellier dimanche après-midi, je l’ai fait aussi. Et quelle ne fut pas ma déception quand je me suis rendu compte que le sac en plastique sur mon lit contenait des albums photos (vides) et pas le cadeau tant attendu. Heureusement que j’ai passé un excellent weekend, sinon, j’aurais pensé qu’en plus de mal commencer il aurait aussi mal terminé.
Allez, installez vous confortablement dans vos fauteuils de bureau que je vous explique tout.
Tout a commencé jeudi quand arrivée à la gare on me dit que mon train n’ira pas jusqu’à Montpellier et qu’il faudra que je change à Marseille. Moi qui avais pris un train direct exprès pour ne pas avoir à changer en cours de route, me voilà punie pour mon affront. En plus de ça, on m’aborde pour me demander si je peux m’occuper d’une gamine de 13 ans, qui prenait le même train que moi.
Ste A, amie des causes perdues. Priez pour moi.
Donc, pendant les deux heures d’attente à Marseille, il m’a fallu surveiller cette fille. J’ai pensé à la vendre mais on me proposait que des chameaux en échange et Cass’ m’avait mise en garde : un chameau, ce n’est pas pratique dans le train. Au final, je suis partie de Marseille à l’heure où je devais arriver à Montpellier.
Cass’ dit de Montpellier que c’est la plus belle ville du monde, mais c’est très certainement parce qu’elle n’est pas objective. Montpellier n’est certes pas la plus belle ville du monde, mais est très jolie ; même sous la pluie.
Toujours est-il qu’à Montpellier, j’ai fait plein de trucs fun. J’ai visité, et me suis laissée porter par mon guide, au détour des ruelles sinueuses et des pavés trempés. Je me suis cultivée, en allant aux musées, la nuit. Et j’ai fait la groupie de base au concert de Saez.
Saez, je vous en avais déjà parlé ici et tout ce que j’ai vu vendredi soir ne fait que confirmer ce que je pensais déjà de lui. Il est des chanteurs qui vous touchent à l’intérieur, tout à l’intérieur et ne vous lâchent plus. Chacune de ses chansons résonnent en moi. Certaines parce qu’elles me rappellent de bons souvenirs, d’autres parce que je les ai eues en tête pendant longtemps et à des moments pas toujours propices pour, et d’autres enfin, parce que je jalouse secrètement le texte.
A bien y réfléchir, Saez est un des seuls chanteurs à m’accompagner depuis mon adolescence. Et je crois bien qu’il va rester à mes côtés encore longtemps.
Je suis revenue dimanche après-midi, sans cadeau, mais avec de beaux souvenirs encore.

Et je taille au couteau des sourires sur les joues des princesses.

Ice cream trip on an acid van

Parait que j'ai la plus belle ville du monde à visiter, un chanteur à aller écouter sur scène, des musées à déranger en pleine nuit et des films qui font pleurer à voir.

I'll be back.

Lorsque les étoiles naissent, elles font des trous dans leurs cocons stellaires

On écrit. On efface. On réécrit. On réefface. On barre. On rature. On s’énerve. On déchire la feuille, la jette ou la brûle. On oublie. On laisse et on y revient. On écoute et on se dit qu’on aimerait pouvoir écrire ces mots-là. Ces mots qui font vibrer. On aimerait se les approprier, mais on ne peut pas. Ce ne sont pas les nôtres. Ils ne feront pas vibrer. Sourire, peut-être. Mais pas vibrer.
J’écris. J’efface. Je m’énerve. Je ne déchire pas la feuille, mais ferme et ouvre les pages Word comme une pute ouvre et ferme les braguettes des hommes.
J’ai vu mes conversations se terminer par un « bonne nuit ». Je me suis occupée. J’ai écrit. J’ai essayé de dormir. J’ai recommencé à écrire. Il est 3h00 du matin, j’aimerais écrire et je n’y arrive pas. J’efface. Je regrette de ne pas m’appeler Gainsbourg. J’ai du Georges Brassens dans la tête. Les copains d’abord. Je chante. Je continue à écrire. A effacer et raturer. J’aimerais dormir, mais je n’y arrive pas.
Et toi, est-ce que tu dors ?
En fait, je me fous de ne pas dormir. J’aimerais juste ne pas dormir avec toi. Je me fous de me disputer. J’aimerais juste me disputer avec toi. Je pourrais faire beaucoup de choses sans toi. Ou avec d’autres. Mais je m’en fous. Je veux le faire avec toi. C’est probablement la première fois de ma courte existence que je sais ce que je veux. C’est étrange comme sensation.
J’écris. J’efface. Je rature. Je barre. Et recommence. Mais dans le fond, tout est clair.
Les histoires d’amour sont un peu comme les étoiles, lorsqu’elles naissent elles font des trous dans leurs cocons stellaires et explosent.
Je ne dormais pas à 2h14. Et toi ?

Tu sais, j'ai pas toute ma raison

Ceci n’est pas un message subliminal. Je préfère prévenir.

Tous les midis ou presque, je regarde Tout le monde veut prendre sa place, et tous les midis ou presque, quand vient le moment de l’anecdote du candidat, je me demande ce que je pourrais bien y raconter à Nagui. Alors, oui y’a la solution de dire à ceux qui préparent l’émission et les fiches sur les candidats que je n’ai pas d’anecdotes et que Nagui passe directement à la question musicale, mais bon, c’est un peu naze de ne pas avoir d’anecdotes, vous en conviendrez. Ouais, je trouve ça limite triste. Je trouve ça triste, parce que parfois j’ai l’impression d’être passée à côté de beaucoup de choses. Et je suis passée à côté de beaucoup de choses. Vous pouvez mettre ça sur le compte de ma timidité, mon manque de confiance en moi, ma peur des autres (et de moi aussi), vous aurez certainement raison. En plus de ça, j’ajouterais mon côté raisonnable et responsable. Et si j’arrive plutôt bien à gérer le reste, j’enverrai bien balader ma raison et ma responsabilité de temps en temps.
Et c’est le cas en ce moment. Entre nous, j’ai plutôt envie d’aller prendre un bain sur une plage à Capri que d’aller passer ces putains de concours. Mais paraît qu’il faut être raisonnable dans la vie. Et que prendre sa voiture et partir faire le tour de l’Europe avec ses économies ça ne l’est pas. C’est vrai, ce ne sont pas les villes de Naples, Munich, Amsterdam, Londres et les autres qui vont me donner un salaire à la fin du mois, histoire que je ne crève pas trop de faim, ce ne sont pas elles non plus qui me paieront mon semblant de retraite, si j’arrive à rester en vie d’ici là. Je le sais tout ça, n’empêche que j’ai quand même envie de prendre mes affaires et me barrer. Parce que si je ne le fais pas maintenant, j’ai l’impression que je ne le ferai jamais. Responsabilité oblige.
Quand j’étais plus jeune, tous les après-midis ou presque, je regardais Melrose Place, et tous les après-midis ou presque, je m’imaginais vivre à leur manière, avec mes amis comme voisins. Aujourd’hui, j’ai grandi, vivre dans la même résidence que mes amis n’est plus d’actualité, mais il y a encore 3 places dans ma voiture, si jamais vous aussi, vous n’avez pas envie d’être raisonnable. Nous irons vivre libres dans un pays sauvage.

Je devrais peut-être arrêter de regarder la télé.

Je claque des doigts

Oh, une playlist. Mais ça n’a rien à voir avec mon manque d’inspiration. Bon, si peut-être un peu, mais ce n’est pas vraiment ce que vous devez retenir, en fait. Non, ce que vous devez retenir c’est que c’est une sorte de cadeau de 1er mai. C’est mon bouquet de muguet à moi, quoi.
Le mieux c’est encore que je vous laisser l’apprécier à sa juste valeur.



Découvrez la playlist A5 avec Pauline Croze