Depuis que je partage ma couette avec une fille, tout a changé. Mais rien n’est vraiment différent non plus. Enfin, rien n’est différent pour moi, pas sûre que ça soit le cas pour tout le monde. Et je sens bien qu’un jour je deviendrai LA lesbienne du groupe, comme mon blog –jadis blog de fille- devenu blog lesbien. Il a même eu le droit à son entrée sur lezspace. Le chanceux. Dire que je me fous que mon blog soit référencé quelque part serait vous mentir, parce que dans le fond il est plus exposé, et je n’écris pas pour moi, mais pour être lue, sinon je ne tiendrais pas un blog, mais un journal intime avec cadenas à la clé.
Bref.
Au début, voir mon blog sur ce site m’a rendue jouasse, avant que je réalise en fait que je m’en foutais. Il pourrait être répertorié dans la catégorie « photos de vacances » que ça serait pareil pour moi. Mon blog est avant tout la retranscription plus ou moins fidèle du bordel qui règne dans mon cerveau. Alors oui, ça fait la fille qui râle, mais ça fait aussi la fille qui est un peu mal à l’aise avec tout ça. Et oui, c’est agréable de pouvoir dire "j’ai lu Les filles ont la peau douce" et voir que ça parle à l’interlocutrice, mais c’est tout, parce que ma vie n’est pas que ma sexualité et parce que même si je l’assume très bien, je n’ai pas envie de la revendiquer. Elle reste là où elle est bien : dans mon lit. C’est peut-être lâche ou se voiler la face (sur je ne sais pas quoi), mais je m’en fous parce que je n’en ai pas, de face. Je suis une lopette. Je suis une lopette et ça, je l’assume et le revendique. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Alors, même si dans le fond je suis impressionnée par ces butchs au comptoir qui ont l’air de tout revendiquer, je suis bien mieux installée au fond de la salle, à observer.
Et je me dis que finalement, si ça vous va de coller une étiquette à mon blog (et de stigmatiser au passage une différence qui n’est pas si évidente) alors ça me va aussi.