Offrez une deuxième vue à vos lunettes

Ma journée aurait pu être trop nulle. En effet, elle a plutôt mal commencé. Déjà, si on prend en compte le fait que le 23 novembre commence à minuit, alors oui elle a mal commencé : une certaine incapacité à m’endormir ainsi qu’un sommeil plus que léger vers le matin (soit 3 heures après avoir réussi à m’endormir).
Bref.
J’ai mal commencé ma nuit, qui s’est terminé par un réveil en sursaut à cause d’un certain objet que moi j’appelle l’emmerdeur, mais que vous, vous appelez téléphone. Le téléphone m’emmerde grave (ouais, j’ai pas vraiment fini ma crise d’ado). Et quand il sonne le matin, il m’emmerde encore plus, surtout quand la personne à l’autre bout du fil insiste. Ben ouais, ça veut dire qu’il faut vraiment que je réponde, ça pourrait être une urgence. Mais bon, sur le fixe les urgences se transforment généralement en pub pour une nouvelle cuisine. Ma cuisine va très bien, merci. Ce matin la dame elle pensait que j’étais garagiste. Moi, je veux bien lui réparer sa voiture, y’a pas de soucis, sauf qu’elle comprendra vite qu’elle s’est faite avoir.
Donc, je disais que ma journée aurait pu être super nulle. Sauf que j’ai rencontré mon ophtalmo. Enfin, c’est pas vraiment le mien, c’est celui qui était géographiquement parlant le plus proche de chez moi (soit à 5 minutes à pieds… le cabinet de mon dentiste est dans les bâtiments juste à côté du mien, et mon médecin est à moins de 5 minutes aussi, je suis écologiste comme fille, je fais tout à pied…). Bref, j’ai vu mon ophtalmo (qui ne m’a même pas serré la main pour me dire bonjour, mais voulait me la serrer après lui avoir filer le chèque, ce que j’ai refusé, non mais) et ce type est trop cool. Bon, pas aussi cool que ma coiffeuse, parce qu’il ne m’a pas claqué la bise en m’appelant "ma chérie" (elle, elle a le droit, parce que je sais qu'elle ne le pense pas vraiment, dans le cas contraire... oups) comme le fait ma coiffeuse (ben non, je viens de vous dire que j’avais esquivé sa poignée de main), mais il est cool quand même, car il m’a dit que je n’avais plus besoin de lunettes. J’ai 10/10 aux deux yeux, et s’il m’avait fait lire les 11/10 et 12/10, j’suis sûre que j’aurais tout fait péter. Mais il l’a pas fait. Au lieu de ça, il m’a mis des gouttes (dans les yeux, je préfère préciser) pour dilater mes pupilles. Et pour la première fois de toute ma vie, j’ai compris pourquoi mon cousin mettait ses lunettes en sortant d’un coffee, à Amsterdam. Le soleil ça fait mal aux yeux quand on est défoncé.
Au final et l’information du jour c’est que je suis lunettes-free. Et rien que pour ça, je n’ai pas eu de mal à signer le chèque à la fin de la visite (parce que le chèque aurait toujours été moins élevé que les nouveaux verres). Ils savent parler aux femmes, les ophtalmos quand même. Du coup, comme je n’ai plus besoin de mes lunettes, ben je les ai glissées dans la boîte en direction du Burkina Faso. Parce que dans la salle d’attente, pendant que mes pupilles se dilataient et que je fuyais du regard le rayon de soleil qui brillait sur les carreaux (ouais, je suis précise aujourd’hui), j’ai remarqué la boîte sur le côté. C’est cool. Enfin, à moitié seulement. Parce que bon, les petits Africains ils se traînent encore les déchets des Occidentaux. Les médicaments périmés que nous ne bouffons pas, c’est pour eux, les lunettes rayées et vieilles de 4 ans, c’est pour eux aussi… Limite va falloir garder nos os de poulet pour leur envoyer en colissimo.
C’est cool, mais à moitié seulement.
Donc, sur cette boîte y’avait marqué : "Offrez une deuxième vie à vos lunettes". Et moi, pendant que mes pupilles se dilataient et que je supportais de moins en moins ce rayon de soleil sur les carreaux blancs de la salle d’attente, je trouvais ce slogan pas tip top. Si j’avais été à la place de la personne qui a écrit le slogan, j’aurais dit "Offrez une seconde vue à vos lunettes" . Je trouve que c’est plus fun. En tout cas, si j’avais lu ce slogan à la place de l’autre, j’aurais pensé : "Huhu, ‘vie’/’vue’, super jeu de mots". Mais bon, tout le monde n’a pas mon esprit, malheureusement.
Donc, comme je ne me servirai plus jamais de ces lunettes (et que de toutes façons, maintenant je vais pas aller les récupérer dans la boîte au mauvais slogan), ben j’en fais profiter ceux qui en auront surement besoin (j’espère juste que elles seront vraiment portées par un Burkinabè). Je sais, je suis une fille avec la main sur le cœur. Je crois même que vous pouvez être fiers de moi, vous qui me lisez.
Mais pas seulement parce que je donne mes lunettes ; mais aussi parce que je suis le genre de filles à payer 4€ la barre de nougat pour que des enfants aient des cadeaux à Noël, mais aussi parce que je file 1€ à mon camarade chinois parce qu’il avait du mal à payer son diplôme il voulait un café.
Par contre, qu’on ne me demande pas d’être solidaire, je sais pas faire.
Ma journée aurait pu être super nulle, mais quand je me suis souvenue de mon rêve, tout s’est de suite apaisé.

5 commentaire(s):

CaSS' a dit…

Anh, c'est quoi ton rêve?
Anh, moa je suis pas gentille avec les gens. J'ai pas donné mes lunettes quand j'ai décidé de porter des lentilles. :)

Aecia a dit…

=> Cass': Mon rêve restera mon rêve... Malheureusement.
Puis bon, je ne voudrais pas faire de jalouses...
Tu crains vraiment. Mais bon, on le sait maintenant :)

CaSS' a dit…

Comment ça on le sait que je crains? Je croyais qu'on savait juste que j'étais sadique.. Tss.

Aecia a dit…

=> Cass': T'es une sadique qui craint, ce sont des choses qui arrivent. XD
Mais t'en fais pas, on te garde. Enfin, les autres je sais pas trop, mais moi oui ^^

Poids plume a dit…

-> Cass: c'est pas comme si c'était une grande découverte ton côté sadique qui craint, c'est bien ça qui nous plait :)

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